Rapidement annoncé après la sortie du premier film, Deadpool 3 est un projet qui semblait compromis suite au rachat de la Fox par Disney. Cependant, il est annoncé très rapidement que le film est toujours d’actualité, et on apprend en 2022 que le troisième opus des aventures du mutant à la grande bouche le verra faire équipe avec le légendaire Wolverine, toujours campé par Hugh Jackman, alors même que la sortie de Logan en 2017 était censée être la conclusion de son personnage. Une annonce qui, si elle laisse rêveur, inquiète également, le retour des Spider-Man de Tobey Maguire et Andrew Garfield dans Spider-Man : No Way Home un an avant n’ayant pas été gage de qualité assurée pour le film. Le nom du film, sobrement intitulé Deadpool & Wolverine, est dévoilé par la même occasion.
Sorti le 24 juillet en France (et le 26 aux États-Unis) et réalisé par Shawn Levy, Deadpool & Wolverine, troisième opus de la franchise Deadpool, a beaucoup de poids sur les épaules. Celui de faire clairement le lien entre Deadpool et les X-Men tout d’abord, les deux univers n’ayant jamais expliqué clairement à quel point ils sont liés. Celui de faire le lien entre les personnages de la Fox et le MCU, le rachat de la Fox par Disney oblige, afin de préparer (ou non) les prochains Avengers. Celui de faire mieux que le fan service de No Way Home, qui au-delà de l’effet waouh n’a finalement pas réussi à se démarquer parmi les films “moyen” de chez Marvel Studio. Et enfin, tout simplement celui d’être un bon film, les films Marvel n’arrivant plus à convaincre pleinement la critique depuis quelque temps déjà, et la fatigue générale des films de super-héros se faisant de plus en plus ressentir.
La rédaction de Tiens, tiens… vous propose alors de vous plonger dans ce film, en proposant une critique personnelle du 34ème (!!!) film du Marvel Cinematic Universe. Nous allons revenir sur ce qui nous a plu, ce qui a fonctionné selon nous, mais aussi sur les ratés du films, et les points faibles. Une première partie sera certifiée 100% sans spoilers, pas d'inquiétude.
Mais avant cela, nous vous proposons un long retour en arrière, afin de revenir sur le Fox Marvel Cinematic Universe, son développement avant et pendant celui du MCU classique, sa fin, et son héritage.
En 2008 sort Iron Man, réalisé par Jon Favreau. On le sait maintenant, le film est un succès, et marque le début d’une série d’adaptations Marvel réalisées en interne par Marvel Studios, partageant le même univers et regroupées sous le nom de Marvel Cinematic Universe (MCU pour les intimes). Un projet très fructueux, pour Marvel, qui devient alors la poule aux œufs d’or de la Maison des Idées. Une première marche est franchie en 2012 avec la sortie de The Avengers, réalisé par Joss Whedon, qui fait se rencontrer pour la première fois Iron Man, Hulk, Captain America, Thor, mais aussi Hawkeye et Black Widow. Le film est un immense succès, les critiques saluent unanimement ou presque la qualité du film et la machine MCU est définitivement lancée. La suite, on la connaît : toujours plus de films, de nouveaux personnages, de nouveaux méchants, et surtout, l’introduction savamment amenée aux fils des différents long-métrages de Thanos, le grand méchant de la Saga de l’Infini, qui se conclut par Avengers : Endgame, aboutissement de 10 ans de films Marvel, et Spider-Man : Far From Home, deuxième opus des aventures de l’Homme-Araignée introduisant le concept de multivers : “Et si il existait des réalités parallèles à la nôtre, où tout est possible ?”.
Dès lors, le MCU commence une nouvelle saga, la Saga du Multivers, et si elle repose sur un concept permettant aux scénaristes une infinité de possibilités, le MCU ne brille plus de la même étincelle qu’auparavant. Difficile de passer après le diptyque Avengers : Infinity War et Avengers : Endgame, les films souffrent de la comparaison, mais aussi de leurs propres défauts : des films qui ne sont pour la plupart ni nuls, ni géniaux, simplement moyens. Le rythme de sortie rapide imposé par Disney, qui entend bien sécher sa poule aux œufs d’or jusqu’à la moelle, oblige les films à avoir une période de post-production courte voire très courte, et les VFX en pâtissent… La cohérence globale de l’univers est également remise plusieurs fois en cause, et le nouveau grand méchant qui semble être mis en place, Kang, incarné par Jonathan Majors, semble finalement passer à la trappe, le prochain Avengers, initialement appelé Avengers : The Kang Dynasty ayant récemment été renommé Avengers : Doomsday, et semblant finalement se concentrer sur Dr Fatalis, incarné par… Robert Downey Junior, autrefois interprète de Iron Man. Ce choix d’écarter Kang, en raison très probablement des récentes plaintes pour agressions et harcèlement à l’encontre de Jonathan Majors, vient fragiliser les bases, déjà bien chancelantes, de l’après-Endgame mis en place depuis 5 ans déjà, et laisse au mieux intrigué au pire inquiet quant à la suite du MCU.
Mais avant tout cela, avant le MCU, les Avengers, et même Iron Man, Marvel avait déjà vu ses personnages occuper le grand écran. On pense à la trilogie Spider-Man, de Sam Raimi (de 2002 à 2007) coproduite par Columbia Pictures, une filiale de Sony. Mais avant même cela, avant la mode des super-héros, Marvel s’associe en 2000 avec la 20th Century Fox afin de créer une adaptation live des aventures des X-Men, les mutants de l’univers Marvel. Réalisé par Bryan Singer, le premier X-Men sort à une époque où les super-héros n’ont pas encore envahi le grand écran, et remporte un franc succès. Le grand public découvre les X-Men, et Hugh Jackman, jusqu’alors inconnu, transforme Wolverine, mutant parmi d’autres dans les comics, en véritable phénomène. Le casting est très réussi, en particulier Patrick Stewart et Ian McKellen dans les rôles du Professeur Xavier et de Magnéto, respectivement les représentants des gentils et des méchants du film, mais c’est bien la prestation de Hugh Jackman qui vole la vedette à tous les comédiens, faisant de l’Australien la nouvelle star du moment.
Le succès du film amène naturellement à une suite, X-Men 2, sorti en 2003, puis à un troisième volet, X-Men : L’Affrontement Final en 2006. Le second est encore une fois très bien reçu, la réalisation de Bryan Singer, les nouveaux personnages et Hugh Jackman ressortant comme les points forts du film. Teasé dans le deuxième volet, le personnage de Jean Grey et son alter ego Phénix, interprété par Famke Janssen, va être central dans le dernier volet de la trilogie. Cependant, la critique est beaucoup plus mitigée pour celui-ci. Bryan Singer laisse cette fois-ci sa place à Brett Ratner, le réalisateur étant engagé sur Superman Returns. Globalement, le film a de gros problèmes de rythme, et a un souci d’écriture flagrant, qui ne l’empêche pas de comporter tout de même de très bonnes choses, en particulier autour de Magnéto, le grand ennemi des X-Men et assurément l’un des personnages les mieux écrits de la franchise. Malgré son succès critique très mitigé, le film, qui est à sa sortie le plus cher jamais réalisé, est un grand succès commercial.
La trilogie étant conclue, et la Fox étant occupée à réaliser la duologie des Quatre Fantastiques (2005 et 2007), l’idée d’une série de films revenant sur les origines des personnages est avancée. Un premier film, naturellement centré sur le mutant le plus populaire du moment Wolverine, est alors mis en chantier. Censé être le premier d’une nouvelle série de films se déroulant avant la première trilogie, X-Men Origins : Wolverine sort en 2009. Réalisé par Gavin Hood, le film est un énorme échec critique, l’écriture générale du film étant massivement pointée du doigt. Bien qu’il connaisse un important succès au box-office, la présence de Hugh Jackman/Wolverine en tant qu’unique rôle principal y étant pour quelque chose, le film est instantanément considéré comme le pire de la franchise. Une réputation qu’il se traîne encore aujourd’hui. Parmi tous les défauts du film, celui qui est le plus pointé du doigt par les fans est celui du personnage de Ryan Reynolds, incarnant un Wade Wilson fade, devenant un Deadpool qui n’a plus rien à voir avec celui des comics dans la dernière partie du film. Au vu des critiques unanimes sur ce personnage complètement raté, il n’y a aucune chance qu'on le revoie de si tôt… L’échec critique est tel que les autres projets Origins, parmi lesquels un X-Men Origins : Magneto, sont tout bonnement annulés.
L’idée de revenir sur la jeunesse de Magnéto est reprise dans le nouveau projet de la Fox, X-Men : First Class, un préquel de la trilogie originale, se déroulant dans les années 60, sorti en 2011. Réalisé par Matthew Vaughn, on y suit les jeunes Charles Xavier et Erik Lensherr, interprétés pour l’occasion par James McAvoy et Michael Fassbender. On y voit des personnages déjà connus, comme Mystique, jouée par Jennifer Lawrence ou le Fauve, joué par Nicholas Hoult, mais surtout des nouveaux mutants, dans une volonté de se démarquer des précédents films. Malgré un rapide et mémorable caméo, Hugh Jackman n’est pas présent dans le film, ce qui n’empêche pas celui-ci d’être, à l’inverse des deux précédents, un succès critique. Plus frais, plus dynamique, bien réalisé et mieux rythmé, le film marque le début d’une nouvelle série de films X-Men, plus actuels et surtout pensés chez la Fox comme une alternative au monstre MCU de Marvel Studios, déjà bien lancé à ce moment-là.
Dans le sillon de First Class sort en 2013 The Wolverine (Wolverine : Le Combat de l’Immortel chez nous), réalisé par James Mangold. Né de la suite avortée de Origins : Wolverine, The Wolverine est le premier film à se dérouler après les événements de X-Men 3. Prenant place au Japon, le film se garde de faire référence à Origins, et raconte une histoire originale, s’inspirant notamment des travaux de Chris Claremont et Frank Miller sur le personnage. En interview, Hugh Jackman révélera d’ailleurs que ce sont ses comics préférés. La critique préférera ce film à son prédécesseur, sans toutefois l’épargner : un point sur lequel je souhaite montrer mon désaccord puisque selon moi s’il n’est pas parfait, The Wolverine est assurément un bon film d’action, qui vaut largement d’être regardé, malgré une fin en deçà du reste il est vrai.
L’année suivante, en 2014, sort l’un des films les plus importants pour la franchise X-Men. Grandement inspiré du comic éponyme, X-Men : Days of the Future Past voit le retour à la réalisation de Bryan Singer pour un film qui se veut être le lien entre la trilogie originale et la nouvelle série de film initiée par First Class. Se déroulant à la fois dans le futur de X-Men 3, où les mutants sont dorénavant traqués et tués, et dans les années 70, où se trouve le futur inventeur des Sentinelles, les robots tueurs de mutants, le film introduit pour la première fois dans la franchise la notion de voyage dans le temps. Largement salué par la critique, le film est un immense succès. Le plaisir de jongler entre les deux époques, de vivre à la fois la suite de X-Men 3 et celle de First Class, en retrouvant une partie des personnages de la trilogie originale, font de Days of the Future Past l’un des meilleurs films X-Men. La réalisation est une nouvelle fois saluée, en particulier la scène au ralenti devenu culte, mettant en scène le personnage de Quicksilver, incarné par Evan Peters. Cependant, c’est également à ce moment que cela devient compliqué d’établir une chronologie claire des films X-Men : si First Class comportait déjà quelques incohérences par rapport aux premiers films, le fait de clairement relier les deux univers rend compliquée la cohérence globale de la timeline. Les événements du film créent également une nouvelle timeline, différente de celle de la trilogie originale, puisque le film modifie des événements du passé, afin que les mutants du futur soient sauvés… Bref, à partir de maintenant, le Fox Marvel Cinematic Universe devient compliqué à suivre de manière globale…
D’autant plus compliqué que deux ans après, en 2016, sort le premier film Deadpool. Souhaité depuis longtemps par les fans, le film a connu une gestation longue et difficile, en particulier après l’échec critique de Origins : Wolverine. Ryan Reynolds y reprend son rôle de Deadpool, en y incarnant toutefois un personnage complètement différent. Difficile de savoir si le film intègre également le canon des films X-Men, puisqu’on y voit le manoir des X-Men mais aucun X-Men des autres films, et si la première version de Deadpool est mentionnée, c’est uniquement en tant que plaisanterie. La nature même du personnage de Deadpool, qui brise régulièrement le 4ème mur, rend difficile de situer précisément dans la timeline (ou non) le film, d’autant plus que la présence d’un héliporteur du SHIELD, issu du MCU, vient brouiller encore plus les esprits. Le film marche bien et le grand public découvre pour la première fois le personnage, sa première apparition n’ayant pas marqué les esprits (en positif tout du moins).
En parallèle, Bryan Singer réalise la suite de Days of the Future Past, intitulée X-Men : Apocalypse, qui sortira quelques mois après Deadpool, toujours en 2016. Le film est la suite du précédent, tout du moins de la période années 70, puisqu’il se passe dans les années 80. Définitivement, la trilogie originale constitue une autre timeline, puisque les événements entrent tous en contradiction avec ce qui a été mis en place dans les premiers films. Tout comme X-Men 3 à l’époque, ce troisième opus de cette nouvelle trilogie déçoit. Les principales critiques sont adressées au grand méchant, Apocalypse, trop peu intéressant et au scénario de manière général, assez mal écrit. Dans le film, on voit les jeunes versions de Scott Summers, Jean Grey, Jubilé et Diablo sortir d’une séance de cinéma de Star Wars : Le Retour du Jedi (alors 3ème volet de la franchise) statuant que “les troisièmes épisodes sont toujours les plus nuls”. Cette blague, initialement faite à l’encontre de X-Men 3, est peut-être encore plus vraie pour Apocalypse : ce n’est pas une catastrophe, mais ce n’est assurément pas un bon film, et c’est surtout un gros gâchis au vu de L’Ère d’Apocalypse, le comic dont s’inspire le film. La courte apparition de Wolverine, prisonnier de William Stryker à la suite des événements du film précédent, ne fait d’ailleurs que rendre la timeline du Fox Marvel Cinematic Universe encore plus confuse. Elle permet néanmoins la scène post-générique du film, teasant le prochain projet autour des X-Men : Logan.
Parmi les nombreux films adaptés de comics ces 25 dernières années, il y a évidemment les bons films, les mauvais films, les films moyens, mais il y aussi plus rarement, des films qui sont tout simplement des excellents films, au-delà de leur nature d’adaptation de comics. Souvent cité au côté de The Dark Knight (Christopher Nolan, 2008), Logan fait partie du très haut du panier des comic book movies, et c’est d’ailleurs mon préféré. Toujours réalisé par James Mangold, qui s’est visiblement pris d’affection pour le mutant lors de son travail sur The Wolverine, et sorti en 2017, Logan prend place en 2029, et met en scène un Wolverine usé par la vie, dans un monde où les mutants se font de plus en plus rare. Si sa place dans la timeline n’est pas claire, et surtout assez incohérente, ce n’est pas vraiment important. Le film est pensé comme une conclusion au personnage de Wolverine, après presque 20 ans de découpe à tout va. À la fois suite de la franchise principale, mais aussi de la dorénavant trilogie Wolverine, initiée en 2009 par X-Men Origins : Wolverine, Logan est la lettre d’adieu de Hugh Jackman à son rôle phare qui lui sera pour toujours associé, celui de Wolverine. Tout comme Deadpool, Logan est Rated-R aux États-Unis (cela signifie qu’il est interdit aux moins de 17 ans). Une classification qui découle de la volonté de James Mangold de faire un film plus adulte, plus sombre, et plus violent. Prenant la forme d’un road movie à travers une Amérique aux allures de western, Wolverine est ici plus fragile que jamais, et tout dans le film indique qu’il s’agit bel et bien de son dernier voyage. Logan réussit haut la main le défi de donner à Wolverine la fin qu’il mérite, et si les films mettant en scène le mutant n’ont pas toujours brillé par leurs qualités, celui-ci est assurément l’un des meilleurs représentants du genre. Le personnage de Laura, superbement incarné par Dafne Keen, permet de donner de la profondeur à Wolverine, qui prend ici le rôle d’un père qui fera tout pour protéger sa fille adoptive. La film se termine de la plus belle des façons sur la mort de Wolverine, qui clôt définitivement les aventures du mutant. La critique est très réceptive, et les nombreuses qualités du film sont saluées.
Un an plus tard, Deadpool ironise dans son second long-métrage sur Logan, qui serait visiblement Rated-R uniquement pour le copier (les deux Deadpool étant eux aussi Rated-R). Pour cette nouvelle aventure du mercenaire au costume rouge, David Leitch remplace Tim Miller en raison de “différents créatifs” avec le producteur et acteur principal Ryan Reynolds. Le film sort, et s’il ne fait pas l’effet d’un vent de nouveauté comme a pu l’être le premier, il est selon moi (un peu) moins lourd dans son humour, et l’ajout de nouveaux personnages, en particulier Domino, jouée par Zazie Beetz, et Cable, joué par Josh Brolin, permet au film de gagner en dynamisme. Encore plus que le premier, Deadpool 2 se permet des blagues meta en référence au MCU de Marvel Studios, tout en montrant, le temps d’un court instant, les personnages de X-Men : Apocalypse. Définitivement, la cohérence du Fox Marvel Cinematic Universe ne fait plus aucun sens. De toute façon, la scène post-générique du film semble indiquer que tout ce qui s’est déroulé dans le film ne compte plus, Deadpool revenant dans le passé afin de sauver sa copine, dont la mort avait provoqué les événements de ce second volet.
Prévu comme le dernier film X-Men avant leur reboot, Dark Phoenix, le quatrième volet de la nouvelle série X-Men, et le 12ème film du Fox Marvel Cinematic Universe, sort en 2019, après deux reports et des reshoots. Le but affiché est clair : conclure la série des X-Men, avant de les intégrer au désormais gigantesque MCU. Pour cela, le scénariste et réalisateur du film Simon Kinberg choisit d’adapter une nouvelle fois la saga du Phénix Noir–après une première tentative ratée dans X-Men 3–qui est considéré comme l’un des meilleurs comics X-Men. L’histoire prend place dans les années 90, et met une nouvelle fois en scène Jean Grey, jouée maintenant par Sophie Turner, qui va voir ses pouvoirs décuplés à la suite d’une exposition à une force cosmique. Avant même sa sortie, le projet semble compliqué, comme l’annonce les nombreux reshoots et reports de sortie. Et le résultat confirme malheureusement ces inquiétudes : Dark Phoenix est le pire film X-Men jamais réalisé.
Il n’a presque aucun sens, manque cruellement de rythme, les personnages sont insipides, et même Magnéto, habitué à voler la vedette aux autres mutants, est ici devenu un genre de hippie isolé du reste du monde, sans jamais effleurer le niveau de profondeur qu’il avait auparavant. Même les scènes supposées tragiques, comme la mort de Mystique, laissent de marbre tant elles sont mal amenées. C’est définitivement un immense gâchis, qui fait finalement regretter X-Men : Apocalypse. Et qui au passage supprime encore une fois toute possibilité de placer les précédents films dans le canon de la trilogie originale. Ajoutez à cela sa sortie rapprochée du mastodon Avengers : Endgame, et le film est évidemment un échec commercial énorme, devenant le moins rentable de la franchise.
Avant de définitivement enterrer cet univers, la Fox va sortir un dernier film, le 13ème et dernier, en 2020, intitulé Les Nouveaux Mutants. Réalisé par Josh Boone, c’est un projet qui a lui aussi connu une gestation difficile, puisqu’il a connu de nombreuses réécritures, reshoots, et coupes, imposées par la Fox d’abord, puis par Disney, qui souhaitait initialement l’inclure dans son MCU. Au final, toute mention des X-Men a disparu, mais le film reste tout de même associé au Fox Marvel Cinematic Universe. Pensé comme un film à connotations horrifiques, Les Nouveaux Mutants met en scène 5 jeunes mutants internés dans un hôpital psychiatrique, soumis aux expériences du Dr Reyes. Disons-le sans détour, le film est une catastrophe : rien ne va. Les personnages ne sont ni intéressants, ni attachants, et le scénario semble avoir été écrit en cours de tournage. Et c’est très dommage lorsque l’on se renseigne sur les projets initiaux du réalisateur, qui semblait réellement attaché à faire ce film. Au final, le film est un échec, et se fait très vite oublié, sa sortie en pleine pandémie de Covid aidant encore moins son cas.
À la suite des échecs des deux précédents films, l’univers des X-Men est définitivement arrêté, et le film prévu sur Gambit est même annulé. Les X-Men ayant déjà été annoncés comme allant intégrer le MCU, très probablement avec de nouveaux acteurs et de nouveaux personnages, à la manière du Spider-Man de Tom Holland, les films de la Fox semblent définitivement appartenir au passé.
Oubliez Deadpool 2, puisque l’histoire de ce troisième volet reprend à la suite de la scène post-générique du précédent, rendant caduc l’entièreté du film. Deadpool mène maintenant une vie rangée, loin de sa carrière de mercenaire puisqu’il est maintenant vendeur de voitures. Célibataire depuis sa séparation avec Vanessa, il vit de manière monotone jusqu’au jour où le TVA (pour Tribunal des Variations Anachroniques, ou Time Variance Authority dans la langue de Snoop Dogg), déjà vu dans la série Loki (disponible sur Disney+), le kidnappe pour lui confier une mission importante : rejoindre la Terre-616, la timeline du MCU, l’Eternel Flux Sacré, et abandonner son univers, la Terre-10005, avant qu’il ne soit détruit. Deadpool refuse, et s’enfuit, bien décidé à trouver un remplaçant à l'Agrégateur de son univers, dont la mort a initié son protocole de destruction par le TVA. Et puisque l’Agrégateur de son univers n’est autre que Wolverine, il décide de parcourir le multivers à la recherche d’un remplaçant.
De ce postulat de départ, Deadpool & Wolverine offre une plongée au sein de différents univers, très souvent prétexte à des références meta, avant de poursuivre son intrigue dans le Void, un lieu entre les univers où se trouvent tous les variants supprimés par le TVA. Disons-le clairement, si le visionnage de la série Loki n’est pas indispensable pour comprendre le gros du scénario, il est cependant compliqué de saisir pleinement les enjeux mis en place. Et même après avoir vu la série, tout n’est pas forcément très clair, puisque le film ne s’attarde pas réellement sur ces principes fondamentaux : il faut accepter de se laisser porter, sans trop chercher à bien comprendre la logique derrière le fonctionnement du multivers.
Le film ne s’embarrasse pas non plus à chercher une cohérence au Fox Marvel Cinematic Universe, puisque tous les films de la Fox y sont inclus au sein de la Terre-10005, et tant pis pour les nombreuses questions que cela engendre : c’est comme ça, point.
Pour faire court, je dirais que Deadpool & Wolverine est un bon film. Selon vos goûts, votre affection pour le fan service, et votre rapport à l’univers Marvel en général, c’est peut-être même un très bon film. Ce n’est assurément pas le meilleur film X-Men, ni non plus le meilleur film du MCU, mais c’est très certainement le meilleur Deadpool, et le meilleur film de la Phase 5, après un Ant-Man & The Wasp : Quantumania (2023) complètement oubliable et un Gardien de la Galaxie Vol.3 (2023) qui ne m’a personnellement pas convaincu. Unpopular opinion sûrement, je retiens tout de même The Marvels (2023), injustement mésestimé, porté par un trio de personnages qui fonctionne extrêmement bien. Toujours est-il que Deadpool & Wolverine a le mérite de faire, selon moi, mieux que ces films-là.
En ce qui concerne les deux premiers volets de la trilogie, si j’ai une préférence pour le second, je trouve qu’ils partagent les mêmes qualités, à savoir une légèreté bienvenue et quelques blagues sympathiques, mais surtout les mêmes défauts : un humour parfois trop lourdingue, quand bien même cela serait volontaire, un rythme un peu bâtard, avec un gros ventre mou en milieu de film, et surtout une écriture faussement subversive, qui au mieux fait doucement sourire, au pire fait franchement soupirer, surtout après la énième référence à l’échec X-Men Origins ou à du sexe anal… J’imagine que cela dépend des sensibilités, mais personnellement, je trouve que Deadpool manque d’originalité, qu’il ne va pas au bout de son concept, en partie lorsqu’il s’agit de briser le 4ème mur.
Ces défauts, Deadpool 3 les gomme en partie : plus drôle, Deadpool est mieux écrit, et réussit à être volontairement agaçant, peut-être même plus qu’avant, sans pour autant être lourd, ou du moins beaucoup moins. Le scénario, même s’il reste assez convenu, réussit à éviter les soucis de rythme grâce à l’intervention de beaucoup de nouveaux personnages, que l’on se plaît à découvrir, même s’il ne sont bien souvent qu’un prétexte à du fan service, ne nous voilons pas la face. C’est surtout le duo Deadpool/Wolverine qui porte le film, les deux personnages étant parfaitement complémentaires, et les deux acteurs se volant autant la vedette l’un que l’autre. Hugh Jackman n’a pas perdu de son aura en tant que Wolverine, et Ryan Reynolds, s’il n’a selon moi jamais réellement brillé dans d’autres rôles, continue d’incarner avec justesse son meilleur rôle à ce jour.
Si le duo fonctionne aussi bien, c’est en partie grâce au respect avec lequel le retour de Wolverine se fait : inéluctablement, l’existence de ce film supprime, ou du moins atténue, l’impact émotionnel de Logan. James Mangold, réalisateur de Logan, avait d’ailleurs déclaré regretter le retour de Hugh Jackman en tant que Wolverine, considérant l’histoire du mutant terminée. Le film a cependant l’intelligence de ne pas ignorer son héritage, et prend soin de rappeler l’importance de Logan pour la saga, non sans humour bien entendu.
Parmi les points forts du film, la réalisation m’a étonnamment surpris : de tous les films de Shawn Levy que j'ai pu voir, aucun ne m’avait auparavant marqué par sa réalisation. Ici, rien de foncièrement incroyable, mais de nombreuses séquences font mouche, en particulier un long plan séquence dans le dernier acte et surtout, la déjà culte scène d’introduction, sur un fond de Bye Bye Bye du groupe *NSYNC. L’action est lisible, les chorégraphies sont bien mises en valeurs, et les scènes plus calmes ne sont pas pour autant ennuyantes. Contrairement à plusieurs films Marvel récents, je n’ai pas trouvé les effets spéciaux en dessous de la concurrence, ce qui est déjà plutôt positif, même s’ils restent assez classiques dans l’ensemble : rien de surprenant en somme.
Musicalement, le travail de Rob Simonsen m’a plutôt convaincu, et je trouve qu’il accompagne bien les scènes du film, même si je ne me vois pas écouter la bande-originale indépendamment. En revanche, l’inclusion de morceaux déjà existants, comme Bye Bye Bye évoqué précédemment, mais aussi une sélection de tubes divers et variés et surtout une excellente réinterprétation de Like A Prayer de Madonna, est en grande partie très bien faite, mention spéciale aux morceaux issus de la bande-originale de The Greatest Showman, chantés par Hugh Jackman.
En revanche, le film n’est pas exempt de défauts, dont le principal est son scénario : le film manque cruellement d’enjeux tangibles. En principe, l’univers de Deadpool est menacé d’extinction, et les personnages luttent contre des forces aux pouvoirs immenses : en réalité, on ne ressent aucun danger, et les trop rares moments où les héros sont en péril sont désamorcés bien trop rapidement. L’antagoniste n’est vraiment pas assez marquant, et son potentiel est gâché par une présence réduite au maximum, ainsi que des motivations et des origines trop confuses. Supposément surpuissante, elle n’est pas assez développée pour être mémorable, et rejoint les énièmes méchants du MCU qui tomberont dans l’oubli…
Enfin, je regrette l’absence des personnages de Deadpool 2 : là où tout l'enjeu de l’opus précédent était pour Deadpool de se trouver une famille, Deadpool 3 passe à la trappe tout cet aspect là. Moi qui avait particulièrement apprécié le personnage de Domino, je suis assez déçu de ne pas la retrouver, ni elle, ni Cable d’ailleurs…
Au final, Deadpool & Wolverine est une bonne surprise pour moi, tant je m’attendais au pire, et même si le film n’est pas parfait, je le classe assurément dans la moyenne supérieure des films du MCU. Fun avant tout, il comporte son lot de bons moments qui lui permettent de rester en mémoire et de se faire pardonner ses défauts. Il a aussi l’intelligence de ne pas être trop long, beaucoup de films Marvel souffrant du syndrome du “quart d’heure de trop”. Sorti en plein été, je le trouve parfaitement adapté à un contexte estival, et je ne regrette pas du tout ma séance !
Avant de conclure sur mes attentes pour l’avenir de Marvel et du MCU, je vais revenir dans cette partie sur le film plus en détails, me permettant allégrement de spoiler : vous serez prévenus !
Rentrons tout de suite dans le vif du sujet : les cameos ! Outre les apparitions mineures de personnages du MCU, comme Happy ou encore Thor, le temps d’un (très) court passage, on note surtout le retour de personnages iconiques, et pourtant appartenant (supposément) au passé.
En voyant la hype générale autour du retour des Spider-Man précédents dans No Way Home, Marvel a visiblement trouvé une nouvelle façon de générer du buzz, et a mis ici les bouchées doubles, voir même triples : on assiste ainsi au retour de Chris Evans, non pas pour y incarner Captain America mais Johnny Storm, aka La Torche Humaine, tout droit issu des films 4 Fantastiques des années 2000 et à l’apparition de plusieurs mutants mineurs des films X-Men, comme Le Fléau (une nouvelle version du méchant, jouée par Aaron W. Reed, après celle de Vinnie Jones dans X-Men 3 et la version entièrement en CGI de Deadpool 2), Crapaud, Azazel, Dent-de-sabre ou encore Lady Deathstrike, toujours joués par leurs acteurs d’origine. Ces apparitions, assez mineures, sont néanmoins moins importantes que le retour de Pyro, toujours joué par Aaron Stanford, qui se voit attribuer un rôle plus important que ses collègues mutants, puisqu’il est l’étroit collaborateur de Cassandra Nova, la méchante sœur de Charles Xavier.
S’ajoutent à ça la base elle-même des méchants, qui est un cadavre géant de Ant-Man, les nombreuses références de Deadpool à d’autres films, du MCU, de la Fox, ou même de DC, et on se retrouve avec un long-métrage qui transpire (trop ?) les (auto-)références, et on a l’impression, au moins durant la première moitié du film, qu’on essaye constamment de nous tapoter du coude, à coups de “eh, t’as vu ? eh, regarde !”.
Une impression renforcée par le montage séquence où Deadpool parcourt les univers à la recherche d’un Wolverine de rechange, l’occasion de nous montrer plusieurs variants du mutant aux longues griffes. Et là, c’est la fête : entre un mini-Wolverine, en référence à sa petite taille dans les comics, un Wolverine sous les traits de Patch, un Wolverine joué par Henry Cavill (le Cavillverine !), une version Old Man Logan du mutant, une apparition de Wolverine lors de son célèbre combat contre Hulk, ou encore le Wolverine crucifié, le spectateur est littéralement submergé de références et de clins d'œil.
Au demeurant sympathiques, tous ces cameos sont cependant mal dosés selon moi, et leur profusion réduit leur impact. En s’appuyant un peu trop dessus, ils ferment également l’appréciation du film dans sa globalité à toute une partie des spectateurs, et ce qui est censé être une petite friandise pour ceux qui les comprennent devient presque un indispensable afin de pleinement savourer le visionnage du film, surtout lorsqu’ils sont l’un des arguments principaux de ce dernier. Une profusion de cameos qui se calme heureusement un peu dans la deuxième partie du film, au profit d'apparitions plus longues de personnages issus du passé : dans le Void, Deadpool et Wolverine vont s'associer avec une équipe de super-héros afin de vaincre Cassandra Nova.
Et là, le film passe un nouveau cap en terme d’auto-référencement puisque l’équipe est composée de Laura, aka X-23, toujours jouée par Dafne Keen, mais surtout de Blade, dans sa version Wesley Snipes, Elektra, dans sa version Jennifer Garner et enfin Gambit, joué par Channing Tatum. Pour la première, il s’agit de la fille adoptive de Wolverine dans Logan, pour le second du chasseur de vampire, apparu dans les films Blade (de 1998 à 2004), une trilogie n’ayant jamais connu un immense succès malgré un certain amour du public pour le premier volet. Elektra, quant à elle, est issue des films Daredevil (2003) et Elektra (2005), là encore, des films n’ayant jamais vraiment rencontré de succès, et n’étant pas non plus restés dans les esprits. Pour Gambit, il s’agit de la version initialement prévue pour son long-métrage solo, avant son annulation à la suite des échecs de Dark Phoenix et The New Mutants. Non présent dans le film, le Punisher est également mentionné. Et ces personnages vont avoir un réel rôle, au-delà du simple cameo, dans l’histoire du film, puisqu’ils vont se battre aux côtés des deux mutants contre Cassandra Nova et les autres méchants du Void. Et là, je me pose la question : “jusqu’où cela va aller ?”. Parce que déjà No Way Home reposait entièrement sur le retour des Spider-Man, et même la nostalgie n’avait pas réussi à porter le film qui souffrait de défauts flagrant, autant là, il n’y pour ainsi dire aucune nostalgie envers ces personnages. Peut-être envers Blade et Wesley Snipes, mais c’est tout.
Le problème est là : le film tente de jouer la carte de la nostalgie, à tel point qu’il essaie de la créer de toute pièces. Qui, avant Deadpool & Wolverine, s’est un jour dit “ah, j’aimerais bien revoir la Elektra du film de 2005 dans un film Marvel “? Le résultat n’est pas foncièrement mauvais, et c’est un clin d'œil agréable, mais j’ai l’impression que le film se repose beaucoup trop sur des cameos et de la nostalgie, au risque de ne finalement construire et développer aucun personnage. Et ce problème, il finit invariablement par toucher les personnages principaux : Deadpool n’a aucune évolution, si ce n’est qu’il retrouve sa copine à la fin. Problème, le postulat de départ, c’est-à-dire qu’il n’est plus avec elle, n’est jamais plus développé que ça, et on a bien du mal à l’accepter après deux films où il tente de la sauver. De toute manière, qu’est-ce qui nous dit que tous les enjeux du films ne seront pas passés à la trappe pour la suite, comme cela a été fait avec Deadpool 2 ? Pour Wolverine, le problème est différent : notre nostalgie repose sur un personnage qu’il n’est pas, puisqu’il n’est pas le Wolverine que nous connaissons. Hugh Jackman continue de l’incarner à merveille, mais ce n’est pas son origin story un peu facile qui suffit à nous faire l’aimer pour ce qu’il est : un nouveau Wolverine. Ce n’est pas grave, le film continue et on apprécie les événements, mais au final, pour quoi ? Rien n'a d'enjeux tangibles, et le Void, sorte de poubelle des précédents films Marvel, sert plus de machine à clins d'œil que de réel danger pour nos héros. Et même la scène finale, voyant Deadpool et Wolverine se sacrifier, n’a finalement aucune conséquence puisqu’environ 10 secondes après, ils se portent très bien, grâce au pouvoir de l’amitié. Au final, à multiplier les cameos et les références, Deadpool & Wolverine oublie de construire sa propre histoire, et le film a du mal à se créer une identité qui lui soit propre. Le concept même de Deadpool rend difficile la mise en place d’enjeux, puisqu'il est littéralement une blague, et l’idée de multivers rend caduc la notion de fatalité : le résultat est non sans surprise un film divertissant, drôle et même bon, mais qui reste en surface de ce qu’il aurait pu proposer. Le terme pétard mouillé est un peu fort, puisqu’il réussit tout de même à faire mouche plusieurs fois, mais difficile de ressortir de la séance sans avoir l’impression que le film a le cul entre deux chaises, coincé entre l’envie de développer la notion de multivers, de variants et l’importance du TVA, et son besoin maladif de nous servir cameo sur cameo. Et quitte à embrasser cette voie, j’aurais alors aimé que le film assume encore plus son côté “on s’en fiche, tout est possible”, quitte à voir apparaître des personnages plus intéressants qu’un trio de héros dont les films n’ont respectivement pas plu, pas plu du tout, et même pas été fait… Puisque Deadpool se plaît tant à être irrévérencieux, pourquoi ne pas pousser les curseurs au maximum, et faire intervenir des personnages plus abracadabrantesques, comme par exemple une version comic book d’un personnage (à la manière de ce qui est fait dans Spider-Man : Into the Spider-Verse en 2018), qui évoluerait alors dans un univers 3D, comme dans Roger Rabbit (1988) par exemple.
Dans les idées les plus folles, on pourrait penser aussi aux Nouveaux Héros, des personnages Marvel déjà mis en scène dans le film éponyme par Disney, ce qui serait alors l’occasion de créer un décalage de ton intéressant. Et même, soyons fou, puisque Deadpool s’amuse à régulièrement lancer des piques à DC, les concurrents directs de Marvel, pourquoi ne pas inclure Batman ? Avec tout l’argent qu’ils ont, on ne me fera pas croire que c’est absolument impossible… Bref, on pourrait épiloguer pendant des heures sur ce qu’aurait pu être le film, mais le résultat est là : un bon film, avec d'évidentes qualités, qui aurait pu néanmoins gagner à se recentrer parfois sur le développement de ses propres personnages, quitte à réduire le nombre de références et diminuer leur importance au sein du film. Heureusement, les nombreuses points forts du film permettent de faire oublier ses défauts qui, s'ils sont bel et bien existants, vont relever de la sensibilité de chacun au fan service, à la nostalgie et aux blagues meta, et ne vont pas venir foncièrement gâcher le film. Finalement, l’un des points forts du film, sa propension à directement parler au spectateur grâce à des blagues, des cameos et des références pop-culture, est paradoxalement l’un de ses plus gros handicap, preuve s’il en fallait que le mieux est l’ennemi du bien, comme disait ma prof de maths.
Que peut-on espérer pour l’avenir du MCU ? Si les plans pour le grand méchant ont visiblement changé en ce qui concerne Jonathan Majors et Kang, et que Dr Fatalis va apparemment jouer un rôle important, on ne sait pas grand chose de ce que l’avenir nous réserve, si ce n’est que le dernier film Avengers annoncé, prévu pour 2027, s’intitule Avengers : Secret Wars. Dans les comics, Secret Wars est un événement ayant confronté les différents univers, à la suite duquel le multivers est détruit pour reformer un unique univers. À partir de là, toutes les spéculations sont possibles pour le film qui viendra logiquement conclure la Saga du Multivers. Si rien n’est officiellement annoncé, il se murmure que les X-Men vont avoir droit à leur propre long-métrage au sein du MCU, ce que semble introduire la scène post-générique de The Marvels, et il serait surprenant que l’on ne revoit jamais Wolverine. Reste à savoir si Hugh Jackman va passer le flambeau ou si, comme le dit Deadpool, il va continuer à jouer le personnage jusqu’à ses 90 ans. Quant à Deadpool, si il est presque sûr qu’on le reverra par la suite, il est difficile d’imaginer un film comme Avengers, aux enjeux si importants, lui laisser une place importante… L’avenir nous le dira… Toujours est-il qu’après une période post-Endgame floue, le MCU commence à enfin passer à autre chose, et on espère le retour en force de Marvel Studios après une période creuse. Le prochain film en date, Captain America : Brave New World, viendra donner le ton pour les prochains films : on espère que les erreurs du passé vont permettre au MCU de se recentrer sur l’essentiel, et que les dirigeants ont compris que précipiter la sortie des films n’est pas la meilleure solution pour faire des bons films…